Le COVID19 et la perte d’odorat

Camille Comet est Docteur en Pharmacie et Aromathérapeute. Elle utilise les huiles essentielles artisanales et produits Boemia lors de ses ateliers et consultations.

Elle interviendra régulièrement sur le site pour vous apporter son point de vue et ses secrets de Pharmacienne.

Dans cet article, elle fait le point et vous propose des solutions à propos d’un trouble fréquent dans le contexte de l’épidémie de COVID19 : La perte d’odorat.


La perte d’odorat :

Connaissez-vous quelqu’un qui en souffre ? Peut-être l’avez-vous vécue vous-même ?

Lanosmie (= absence d’odorat), concerne de plus en plus de personnes. La perte brutale de l’odorat est un symptôme très fréquent chez les patients atteints de Covid-19, et touche environ deux tiers des malades.

Ce trouble peut être très handicapant s’il s’installe dans la durée.

Lors de mon activité de pharmacienne, beaucoup de patients m’ont raconté leurs expériences.

La perte d’odorat peut : 

  • Etre partielle (hyposmie) : « Je ne sens presque pas, c’est comme si on avait baissé le volume des odeurs » 
  • Plus rarement totale (anosmie) : « Je ne sens rien du tout »
  • Se manifester par une distorsion de l’odorat (parosmie) : « Les odeurs familières sont devenues différentes » (ex : confondre l’odeur de l’huile essentielle de menthe avec celle de lavande)
  • Ou bien par la perception d’odeurs inexistantes (fantosmie) : « Je sens des odeurs inexistantes » (ex : une odeur de gaz).
 
 

Comprendre l’anosmie

L’odorat ou olfaction est le sens par lequel les animaux perçoivent les odeurs.

L’olfaction est un sens vital pour de nombreuses espèces, par exemple pour les activités de recherche alimentaire, l’évitement des prédateurs, la localisation du territoire et des autres individus, etc.

L’odorat humain est moins développé que chez d’autres animaux mais nous pouvons tout de même distinguer des odeurs subtiles, par exemple celle des huiles essentielles.

Perdre l’odorat à un impact direct sur la qualité de vie, et semble même réduire l’espérance de vie.

Comment percevons-nous une odeur ?

La détection des odeurs (molécules volatiles) est effectuée par des récepteurs, situés dans le nez.

 

Lorsqu’une molécule odorante se fixe sur le récepteur d’une cellule olfactive (1), un signal est transmis par un cable (l’axone) au bulbe olfactif situé dans le cerveau (2). Le cerveau traduit ce signal en une interprétation : l’odeur (3).

Pourquoi avez-vous perdu l’odorat ?

S’il est intéressant de comprendre ce qui se passe dans son corps, comprendre comment vous avez perdu l’odorat va surtout vous permettre de le retrouver plus rapidement.

Lors de l’infection au Covid 19, la perte de l’odorat est décrite par les patients comme d’apparition brutale, et souvent associée à une perte du goût. 

La muqueuse olfactive est une petite région présente dans la partie supérieure des fosses nasales qui contient différents types de cellules. 

  • Les neurones olfactifs, qui sont les récepteurs des odeurs, 
  • et les cellules de soutien, qui assurent la structure de la muqueuse.

Ces dernières sont porteuses de récepteurs sur lesquels le SARS-CoV2 se fixe pour les infecter. Le virus provoque alors la mort des cellules de soutien et, indirectement, la destruction des neurones olfactifs.

Un œdème (gonflement) de cette zone est également une cause possible de la modification de l’odorat. C’est une expérience que vous avez probablement déjà vécu lors d’un rhume, lorsque votre nez est particulièrement bouché.

Dans la plupart des cas, la régénération est possible. Les distorsions de l’odorat (fantosmie et parosmie) sont même le reflet de cette régénération.

Chez certaines personnes, ces troubles persistent au-delà d’un mois : l’œdème a disparu, mais une inflammation persiste. Il peut également s’agir d’une atteinte durable des cellules sensorielles.

Quand faut-il consulter ?

Selon la HAS (Haute Autorité de Santé), Une anosmie brutale survenant dans le contexte de la pandémie de Covid-19, suffit à suspecter une infection au SARS-CoV-2 et aucun examen n’est à réaliser dans un premier temps.

La consultation d’un médecin ORL est indiquée au-delà de 2 mois, en cas de persistance des symptômes cités ci-dessus (hyposmie, anosmie, sensation de gêne ou d’obstruction nasale, fluctuations de l’odorat).


Retrouver son odorat

Saviez-vous qu’une rééducation est possible ? Plus on s’y prend tôt, meilleurs sont les résultats. La stimulation permet d’accélérer la récupération des capacités olfactives en favorisant la régénération cellulaire.

Le SARS-CoV2 n’est pas le premier virus à provoquer des troubles de l’olfaction. Des travaux ont déjà été menés pour évaluer la capacité des personnes convalescentes à retrouver leurs aptitudes olfactives suite à une infection.

En cas de persistance d’une perte de l’odorat à 15 jours du début des symptômes, vous pouvez réaliser des lavages de nez au sérum physiologique, associés à une rééducation olfactive.

Mettre en route le plus rapidement possible la rééducation olfactive est primordial car cela reste pour le moment le seul traitement ayant prouvé son efficacité lors de prise en charge d’anosmie post virale.

Grâce aux huiles essentielles, et en seulement 10 minutes par jour, vous rééduquez votre nez à détecter les odeurs et les identifier.


Protocole de rééducation

Il s’agit du protocole préconisé par la HAS, avec quelques modifications personnelles inspirées par un autre protocole, élaboré par Hirac GURDEN, neurobiologiste et directeur de recherche en neurosciences au CNRS.

Préparation :

Procurez-vous les huiles essentielles suivantes :

Huile essentielle de Citron 

Huile essentielle de Lavande 

Huile essentielle de Cannelle

Huile essentielle de Clou de girofle

Huile essentielle d’Eucalyptus globuleux

Huile essentielle de Géranium

Huile essentielle de Menthe poivrée

Vous pouvez également ajouter :

 Vinaigre de vin 

 Curry 

 Café 

 Poudre de Vanille

Prenez soin de placer toutes les épices dans des contenants hermétiques (pot muni d’un couvercle, afin d’en conserver tout le potentiel olfactif.

Les huiles essentielles quant à elles seront également placées dans des pots hermétiques associées à de l’eau (20 gouttes d’huile essentielle pour 50 ml d’eau).

Chaque pot devra être étiqueté avec le nom du produit qu’il contient. Choisir des contenants identiques afin de ne pas influencer l’identification.


Sélection des produits :

Vous vous demander ou trouver les meilleures huiles essentielles pour réaliser ce protocole ? 

J’ai rencontré les plus belles huiles chez les vrais producteurs, les distilleries artisanales, et parfois dans des magasins bio ayant sélectionné des producteurs de qualité.

Choisir des huiles essentielles d’excellente qualité est important. Leur complexité aromatique sera primordiale pour la rééducation.

Les critères pour sélectionner une huile essentielle de qualité sont :

  • La qualité de culture de la plante, la récolte et le transport.

Une plante de qualité a été traitée avec douceur et soin, que ce soit à sa plantation, pendant sa culture ou sa récolte.

  • La distillation ou l’art de transformer une plante en Huile essentielle. 

Les plantes de grande qualité, cultivées avec soin et récoltées à la main et à pleine maturité, sont distillées pour en extraire la meilleure huile essentielle possible. Le procédé et le soin apporté à cette étape décisive de la production vont jouer des rôles clés dans la qualité de l’huile essentielle extraite.

Choisissez donc vos huiles chez un producteur comme Boèmia. Intéressez-vous aux valeurs de votre marque d’huiles essentielles et à ses méthodes de production. 

Entraînement :

  • Fréquence : 2 fois par jour (matin et soir).
  • Conditions : Placez-vous dans une pièce calme (permettant une concentration maximale) et évitez toute source de distraction olfactive (parfum, bougie d’ambiance, odeurs de cuisine, etc.) et gustative (à distance des repas).

Protocole (à réaliser pour chaque produit) :

  • Lire attentivement la désignation du produit que vous allez sentir afin de solliciter votre mémoire olfactive.
  • Déboucher le produit et le sentir pendant 15 secondes en le plaçant à deux centimètres environ du nez et en réalisant un mouvement de va-et-vient de droite à gauche afin de stimuler les deux narines.
  • Reboucher le produit et attendre 15 secondes avant de passer au produit suivant.
  • Suivi : Chaque semaine (tous les dimanches par exemple), faites un test à l’aveugle. Sentez les flacons sans lire l’étiquette, et notez les odeurs que vous avez perçues (Ai-je senti quelque chose ou non ?) et les odeurs que vous avez reconnues (Suis-je capable de dire de quel produit il s’agit ?).

Ce protocole est à proscrire chez les personnes présentant une contre-indication à l’usage d’une ou plusieurs huiles essentielles.

Les huiles essentielles : Pas seulement des odeurs !

  • Les huiles essentielles sélectionnées que nous venons de citer permettent d’entrainer son odorat. Certaines ont également des vertus qui vont favoriser la guérison :

    • Diminution de l’inflammation,
    • Décongestion
    • Immuno-stimulation
    • Action anti-virale.

    L’espoir est donc réel pour les personnes atteintes d’anosmie de retrouver leur odorat.

    Pour conclure, la scientifique et passionnée d’aromathérapie que je suis se réjouit de voir les huiles essentielles ainsi reconnues pour leur utilité par les autorités de santé. Un petit pas de plus vers un usage plus large dans la médecine moderne.

Source :

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